Depuis le lundi 2 mars 2020, l’Apei des 2 Vallées a mis en place en son sein une cellule de veille quotidienne concernant l’épidémie de Coronavirus, qui touche la France et le monde.
Cette cellule, qui s’organise toujours à l’heure actuelle, a pour but de mettre en place des actions de prévention sur les établissements et services et d’anticiper les mesures à prendre en cas de suspicion ou de cas avérés d’infection au COVID-19.
Ainsi dès le 10 mars 2020, la décision avait été prise de mettre en place une unité de confinement pour les personnes affectées ou suspectes au COVID-19. Le pavillon Provence, fermé depuis septembre 2018, a ainsi totalement été réaménagé pour accueillir à nouveau des résidents. Au total, une trentaine de places ont été ainsi aménagées.
Les services de maintenance, bionettoyage et différents professionnels éducatifs et de soins se sont mobilisés pendant plusieurs jours pour nettoyer et aménager le bâtiment, pour garantir aux personnes accueillies, les meilleures conditions possibles.
Sur les conseils avisés du Docteur Aziz Larbi, médecin coordonnateur à l’Apei des 2 Vallées, de Gilles Uzzan, médecin-psychiatre et d’Élodie Perrier, infirmière-cadre de santé, nous avons ainsi pu nous garantir un accès aux soins individualisés pour chacun des résidents et une coordination efficace pour un accueil sur cette unité.
Ouverte le vendredi 27 mars 2020, l’unité a accueilli les premiers résidents contaminés au COVID-19.
Nous avons rencontré Corinne Paillet, infirmière pour nous faire part de son expérience au cours de ce dernier mois.
Comment se sont déroulés les débuts de cette période particulière, liée au COVID-19 ?
Au début, j’étais comme tout le monde, je me suis adaptée avec les petits moyens que l’on avait. Je n’ai pas eu de craintes, quant au virus.
Mon rôle d’IDE est d’autant plus important en cette période. Je voulais aider et ne pas laisser les résidents.
Je me suis donc portée volontaire pour travailler sur le Provence, qui est l’unité dédiée aux personnes atteintes du COVID-19.
Comment s’est passée l’arrivée sur cette unité de confinement avec vos collègues ?
Nous sommes tous des professionnels aux fonctions différentes, d’établissements ou de services différents et même de lieux géographiques différents. En effet, professionnels d’ESAT, de Foyer d’hébergement, d’IME… professionnel du soin, éducatif, cadres, nous sommes tous d’univers différents, mais réunis pour autour d’un même objectif : assurer l’accompagnement des résidents confinés sur cette unité.
Nous sommes complémentaires et chacun a apporté son expérience sur ce pavillon.
Ça s’est fait naturellement et nous nous sommes adaptés.
Avec mes collègues, nous nous sommes sentis soutenus et aidés par les chefs de services et cadres. Ce soutien nous aide à positiver et à donner le meilleur de nous-mêmes.
Comment on réagit les résidents à ce confinement ?
Au début, je me suis posé la question à savoir s’ils comprenaient bien tout ce qu’il se passait.
Nous leur avons expliqué et nous les avons rassurés. Nous leur avons assuré que nous resterons auprès d’eux en attendant qu’ils guérissent. Ils font preuve d’une grande capacité d’adaptation.
Comment avez-vous réagi à la mise en place des différents équipements de protection (masques,…) ?
Tout le monde a été rassuré d’avoir les masques FFP2, combinaisons, charlottes, surchaussures, lunettes et gants. Les résidents n’ont pas réagi plus que cela aux équipements. C’est vrai qu’il est difficile de nous reconnaître avec tout l’équipement. Mais aujourd’hui, ils sont habitués et nous reconnaissent à la voix notamment.
Comment se portent les résidents du Provence ?
Les résidents gardent le moral, font preuve de patience et participent aux activités mises en place.
Et vous ?
Je me sens bien sur le Provence, je me sens utile et dans la logique de ma vision du métier d’IDE. Nous avons tout ce qu’il faut pour travailler dans de bonnes conditions.
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