Comment s’est déroulé ce mois écoulé, sur le foyer de vie et le CAJ ?
Sur le Pôle Autonomie, bien avant le 16 mars, nous avions pris la décision de confiner les établissements. Celui-ci c’est donc fait progressivement et il nous a permis de prendre une longueur d’avance et de nous préparer au confinement général du 16 mars. Nous avons ainsi pris le temps d’annoncer cela aux équipes et aux résidents. Ainsi, toutes les activités à l’extérieur de l’établissement ou faisant appel à un prestataire externe ont été suspendues.
Comment on réagit les résidents et professionnels à cette annonce de confinement ?
Sur le Foyer de vie, nous avons le public le plus autonome du pôle, cette annonce a été difficile autant pour les équipes que pour les résidents.
Je pense néanmoins que l’anticipation du confinement de quelques jours a permis à chacun d’accepter la situation et de se préparer. Cette décision nous l’avions prise, car sur le pôle autonomie, nous accompagnons des personnes plus fragiles, vieillissantes et parfois polyhandicapées.
Le CAJ a fermé ses portes le 16 mars 2020, ce qui a permis de redéployer toute l’équipe sur le FAM et deux personnes sur le Foyer de vie Pamart.
Qu’est-ce qui a changé dans le quotidien ?
Tout d’abord, notre challenge quotidien a été de faire respecter les mesures barrières. Les résidents respectent du mieux que possible et désormais, de nouvelles habitudes sont prises. Au niveau de l’équipe et pour moi, c’est une lutte quotidienne pour faire que le virus ne rentre pas dans l’établissement. Nous sommes motivés et attentionnés à cela. Chaque jour qui passe est une petite victoire !
Ensuite, il a fallu trouver de nouvelles occupations et rythmer les journées malgré le confinement. L’équipe a redoublé d’effort pour trouver des idées. Elle a fait preuve d’adaptation et de créativité. Aujourd’hui, il y a un temps d’activités manuelles plus important sur l’établissement qu’auparavant. Nous avons mis en place des temps calmes avec des séances de relaxation notamment, qui plaisent beaucoup.
Nous avons aussi pris de nouvelles habitudes et profitons sur la terrasse, du beau temps qui nous est offert chaque jour. L’équipe et les résidents se sont mis en cuisine pour concocter chaque week-end, un repas amélioré : apéritif, plat, dessert. Ces temps partagés autour d’un repas, mettent du baume au cœur aux résidents et à l’équipe, ça amène beaucoup de gaieté et de convivialité.
De mon côté, je me dois d’être facilitatrice et leur permettre la marge de manœuvre nécessaire à la mise en place de nouvelles activités pour faire de ce confinement, un moment agréable pour tous.
Comment les résidents vivent-ils la situation ?
On aurait pu croire qu’il y aurait plus de « crises » à gérer, mais nous sommes tous agréablement surpris par l’adaptation dont ils ont fait preuve. Ils gardent patience et vivent à un rythme plus paisible.
Comment les professionnels vivent la situation ?
Les professionnels ont eu peur au départ, il a fallu être à l’écoute de chacun et valoriser les initiatives de chacun. Je fais un travail quotidien de réassurance et de soutien à l’équipe. Nous nous réunissons en respectant les distances, pour faire un tour de table pour prendre des nouvelles de chacun et évoquer les questionnements des uns et des autres. Je pense qu'aujourd’hui, ils sont plus sereins.
Que retenez-vous de cette situation de crise ?
Les équipes font preuve de réactivité, d’adaptation, de disponibilité et surtout de beaucoup d’humanité. Cette crise a révélé les personnalités professionnelles de chacun : toujours prêt à aider, solidaire et bienveillant.
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